Les initiatives, le plus souvent localisées, font leur part colibri, en tentant de faire ce qu’elles peuvent là où elles sont. Même si l’on peut en voir les limites, les défis et les contradictions, ce mouvement émergent, nommé couramment aujourd’hui la Transition, est un changement de cap, un passage, une résilience, une mutation.
Les pratiques se glissent dans les interstices et présentent une vision du monde où la coopération prime. Les acteurs et actrices se veulent en dehors des conflits pour imprimer un changement. Leur imaginaire apolitique, lisse et ambigu, participe-t-il involontairement à l’entreprise générale de dépolitisation de la société qui anesthésie le débat démocratique et rend improbable toute perspective de construction d’une alternative politique véritable ?